PERSPECTIVES (2009)
Elu « Meilleur album Reggae Français 2009 » par le public et les professionnels
Album 13 titres
Sorti en octobre 2009
Production : Nyavibes Record
Distribution : SOCADISC
Son : Aurélien Pathenay
Graphisme : Emmanuel Cloix
Présentation:
Un voyage riche en couleur : on passe par exemple d'un reggae moderne au tempo élevé à un hip hop classique, d'un dancehall mélodique à un reggae roots lancinant. Des textes thématisés en profondeur pour donner à chaque chanson une spécificité originale et une atmosphère singulière. Sur ce disque, on trouvera la participation du guitariste Julien Lacharme (Alpha Blondy), du tromboniste/trompetiste Didier Bolay (Tiken Jah Fakoly), du saxophoniste Guillaume « Stepper » Briard (Horace Andy, Sly & Robby...). Sur l'hymne à l'éducation « Tree of knowledge » c'est le singjay Jamaïcain Turbulence qui vient chevaucher la version en alternant toast acéré et envolées vocales dont lui seul a le secret. On trouve également deux autres morceaux en combinaison: l'un avec Dub Incorporation et l'autre avec Danakil, des artistes reggae français croisés à de nombreuses reprises au fil des scènes.

Tracklist:
1. Jackpot
2. Tree of Knowledge feat Turbulence
3. Sur la Toile
4. Pile ou Face
5. Le Cours de l'Histoire feat Balik (Danakil)
6. En Cavale
7. Sortilège
8. Cosmopolite feat Bouchkour & Komlan (Dub Incorporation)
9. Marché de la Tentation
10. A la Dérive
11. Funambule
12. Bouche à Oreille
13. The slave of Yourself

Chronique:
« Avec ce troisième opus, Broussaï font les choses en grand, démontrant que leur reggae est définitivement novateur et contemporain. Sur ces 13 plages, on passe allègrement d’un roots hypnotique à un reggae plus dancehall, sans parler de quelques petites touches hip-hop bienvenues. Au final, les différentes couleurs musicales développées par ce groupe sont largement à la hauteur des espérances. Les textes plus réfléchis que la moyenne, poussent souvent à la réaction et au questionnement tandis que les pyrotechnies vocales des deux chanteurs n’ont que peu d’équivalent dans notre paysage musical reggae. Les phrasés et les rythmes sont variés et les chœurs ont pris une importance certaine dans l’élaboration des morceaux. Les Broussaï ont aussi bien invité des artistes (Turbulence, les chanteurs de Dub Inc ou de Danakil) que des musiciens (Stepper, Didier Bolay, Julien Lacharme) qui ont apporté leur savoir-faire et leur différence. Bref, aucune faute de goût pour cet album... »
Reggae Vibes Magazine, Chroniques, Décembre 2009-Janvier 2010









Jackpot
Tree of Knowledge
Sur la Toile
Pile ou Face
Le Cours de l'Histoire
En cavale
Sortilège
Cosmopolite
Marché de la Tentation
À la dérive
Funambule
Bouche à Oreille
The Slave of Yourself
Jackpot
Ecrit par Eric Waguet et Alex Biol,
composé par Mickaël Govindin,
arrangé par BROUSSAÏ

Allez tourne, tourne la roue de la fortune
Qui sait où elle s’arrêtera, peut être qu’elle nous décrochera la lune
Le hasard pourrait-il faire en sorte que tout tombe du ciel
Que l’on n’ait plus à se pencher pour trouver le pied de l’arc-en-ciel
Alors on gratte, on coche et on valide
On espère tirer le bon numéro pour remporter la mise
«Rien ne va plus, les jeux sont faits»
Pour la grande illusion, on a tous pris nos billets

Encore ce soir, j’irai tenter ma chance
Juste un hasard qui changerait mon existence

4,9,21,30,44,16, numéro complémentaire le 13
Jackpot, j’ai gagné le gros lot
Débouche le champagne ce soir c’est moi le roi du casino
Super cagnotte du loto
La réponse à mes envies ne sera plus une question d’euros
Depuis le tapis rouge se déroule sous ma limousine
Monter les marches avec mon escorte de nouvelles copines
Le croupier redoute la banqueroute sur le tapis vert
Du portefeuille de mes amis, je suis le premier actionnaire
Dans le hublot de mon jet privé, St Tropez, Ibiza ou Las Vegas
Voir le monde à ma portée du haut de la suite de mon palace
La Finance aussi me divertit, je parie ma fortune sur mon audace
De toute façon quels sont les enjeux quand on est plein aux as ?

Encore ce soir, j’irai tenter ma chance
Juste un hasard qui changerait mon existence

Bercé par le bruit des pièces de la machine à sous
Le gain fait perdre la tête et le sens des réalités devient flou
Quand les banquiers m’annoncent ma traversée du désert
Dans La Vallée de la Mort, j’ai fini par mordre la poussière
Tout seul, ma dette accrochée telle un fardeau
Piqué au cœur, je ne peux rester sur le carreau
Un trèfle à 4 feuilles me donnera les bons tuyaux
Je remonte sur le ring pour un dernier K.O

Retiens ton souffle pendant que tourne la roulette
Si les choses tournent mal, nous prendrons la poudre d’escampette
On ira de pair dans le rouge ou seul dans le noir
Tant qu’il n’y a pas d’impair, le plus important c’est d’y croire
On en veut toujours plus et on espère qu’on va se refaire
Alors on prend des risques jusqu’au prochain coup de poker
Mettre carte sur table ou cacher son jeu
On finit toujours par se brûler quand on joue avec le feu

Ce soir encore, j’ai tenté ma chance
Ironie du sort j'ai ruiné mon existence
Tree of Knowledge
Ecrit par Alex Biol, Eric Waguet
et Sheldon Campbell
composé par Mickael Govindin
arrangé par BROUSSAÏ

A man without education is like a tree without roots
Educate yourself ‘cause knowledge is power
Stand firm like the Babel tower
A man without education is like a tree without roots
Tell yu seh the price gone up ‘pon rice and flour
Stand firm and get the power

Si le monde est un jardin, les végétaux sont divers et variés
Les pousses sont à peine sorties du grain, et ont l’appétit de voir leur cime s’élever
Des engrais différents pour chacun, et un tuteur pour pouvoir parfois s’appuyer
Individualiser leurs besoins, pour s’épanouir, les aider à se développer

Just get the legal rights that fit yu
Educate yourself Babylon can’t trick yu
The boys in blue can’t thump and box and kick yu
The chosen are few so Jah pick yu

Knowledge is food for the rastaman greedy,
Making a better place for the poor and needy

How dem a move so speedy ?

C’est le printemps,
sur les branches la jeunesse bourgeonne
Les anciens canalisent
toute cette énergie qui bourdonne
Qu’en sera-t-il si on l’abandonne ?
Si les terres sont fertiles
partout la vie foisonne
La sève circule dans les tiges
plus la lumière rayonne
Qu’en sera-t-il si on l’abandonne ?

Jah set us free, No enemy
I don't wanna be
Alone in this world
No way
The energy is unity
Knowledge is worth
more than diamonds and pearls
let me hear yu sing

Quand on malmène tout un écosystème
Et que ne germent plus les graines
On ne récolte que ce que l’on sème
Si trop longtemps on a lâché les rennes
Et que la tempête se déchaîne
On ne récolte que ce que l’on sème

Trop de plantations sans irrigation,
Dans un si petit espace, on les entasse,
mais comment tous leur accorder,
du temps pour les arroser
Trop de restrictions avant l'éclosion
Dans l'environnement qui les entoure,
comment se construire de manière équilibrée,
trouver sa place dans la forêt ?

Les propriétaires terriens veulent supprimer
les postes de cultivateurs par milliers chaque année
Et c’est les jeunes plants fragiles qui sont rejetés,
desséchés pour devenir des légumes avariés
Les mauvaises herbes alors se multiplient,
en grandissant, elles ne font plus de bons fruits
Dans des serres, enfermées, belle pédagogie !
Combien de fleurs resteront flétries ?

L'été venu, dans les vergers les fruits sont mûrs
Il est temps de se débrouiller seul dans la nature
Le vent qui souffle les portera
L'expérience étoffera le feuillage
Et les plus jeunes s’envoleront dans le sillage
Le vent qui souffle les portera

Cause I'm strong and even when the trumpet blows
I stand, I stand, I 'm strong and even when the trumpet blows
I stand, hey yo me rasta bun babylon
...is like a tree without roots
education is the key
and you set the captain free
Sur la Toile
Ecrit par Eric Waguet,
composé par Reynald Litaudon,
arrangé par BROUSSAÏ

Tout commence par un schéma, une esquisse de la route
Quand on se retrouve face à soi, on laisse parler sa plume et on écoute
Puis on se lance dans une voie, avec toutes ces certitudes dont on doute
Pour revenir sur nos pas, arrondir les angles et trouver la clef de voûte

Une page de brouillon entièrement griffonnée,
Et mes pensées commencent à se disperser
Quand je vois toutes ces courbes bien alignées
Mes abscisses deviennent désordonnées
Sur certaines choses, un trait j’ai dû tirer
Faire des choix sans pour autant abandonner
Dans ce tissu d’aléas les lignes se croisent
Et un beau jour elles se rejoignent, et s’apprivoisent

Sur cette toile, le dessin se dévoile
Ma vie prend forme sur cette toile, à mesure que le dessin se dévoile

L’intensité des couleurs pastels, comme une rose rouge qui fane ?
Quand on a gardé l’étincelle, la volupté peut-elle devenir pâle ?
Les tons chauds s’entremêlent et flirtent avec les saveurs occitanes
Toutes les nuances à l’aquarelle ondulent sur la robe de cette gitane

Elle m’a vite fait oublier le noir et blanc
Et coloré ma vie de vifs pigments
Un envol auquel on se suspend
Sans chercher le trompe-l’œil en arrière plan
Parfois on voudrait figer un moment
Comme si d’un coup de pinceau, on arrêtait le temps
Arriver à saisir la magie d’un instant
Que cette sensation abstraite dure éternellement

Sur cette toile, le dessin se dévoile
Ma vie prend forme sur cette toile, à mesure que le dessin se dévoile

Il importe peu qu’elle finisse aux beaux-arts
Car parler de chef d’œuvre n’est qu’une manière de voir
Seule compte la sincérité de l’histoire
Dont on a défini les contours au pochoir
Une fois le pavé jeté dans la mare
J’essuie mes derniers repentirs au papier buvard
Laissant le clair-obscur contraster mes espoirs
Et nourrir la perspective d’un nouveau départ

Sur cette toile, le dessin se dévoile
Ma vie prend forme sur cette toile, à mesure que le dessin se dévoile
Pile ou Face
Ecrit par Alex Biol,
composé par Mickaël Govindin,
arrangé par BROUSSAÏ

Quand la pièce fut jetée, tombant sans choisir son côté
Déterminant pile ou face, le hasard ou le sort, mon horizon se dessinait

Au commencement j’aurais pu germer ailleurs
Sur des terres où sécheresse est synonyme de malheur
Où l’arbre de la morale humaine grille sous la chaleur
Où le pouvoir bourgeonne en fièvre de dictateur
Mais les cigognes de l’origine en ont décidé autrement
Entre deux cheminées, elles posèrent mon berceau en hésitant
De l’aube au crépuscule, mon cœur subit ce balancement
Ma mère, mon père, jamais ensemble mais tour à tour présent
Les déménagements/emménagements s’enchainèrent
Et j’ai encore le mal de mer aujourd’hui
Difficile de poser un pied à terre
De trouver bon port, de localiser le paradis
Quelques printemps dans un endroit fixé
Et la barque reprend les flots agités
Mauvaise habitude d’être balloté
Je ne pouvais jeter l’encre
que sur du papier
Repères voguant dans l’instabilité
Sans aucune boussole pour m’orienter
Tel un pirate jamais cessé de chercher
le trésor si convoité

Une destinée
créatrice de variations
Pour une scolarité
à grandes oscillations
La tête dans les nuages
pendant les instructions
Mon ciel soulignait
les bleus de mes relations
Redoublements, expulsions,
changements d’établissements
Inaptitudes car problèmes
dans mon comportement
Je n’acceptais pas,
je ne voulais pas comprendre leur monde
Rejeté, les blessures étaient déjà trop profondes
Les affiliations de la rue ont su m’écouter
Car je comprenais aussi le mal qui les hantait
Faire des conneries pour se sentir exister
Et toucher le feu jusqu’à se brûler
Le minimum de chaleur quand dehors il fait froid
Du carburant à consumer pour chaque émoi
Les nuits étaient longues alors je remettais du bois
Flamber jusqu’au matin, mon sommeil n’avait aucun toit

Du béton des HLM aux vieilles pierres de la campagne
De la simplicité paysanne aux attitudes de canailles
Vivre dans les gaz d’échappement ou près d’une rivière dans les montagnes
J’ai connu la bruyante débrouille urbaine comme le travail et le calme rural
Métisse et fier, toujours tiraillé par deux cultures pour chaque partie des choses
Un pied de chaque côté de la rivière, ce n’est pas une rive joyeuse et l’autre morose
Juste je prends ce qui me plait, le joli comme le laid, le bon comme le mauvais

Et je livre ma bataille comme les autres entre la raison et les excès
Je ne suis pas à plaindre, les petits malheurs forgent le caractère

Relativiser et ne plus geindre, j’aurais pu ne connaitre que les rizières
Se battre pour ne plus craindre la vie, debout avec mes amis solidaires
L’amour d’une femme, de mes parents, de mes sœurs et de mon frère

Quand la pièce fut jetée, tombant sans choisir son côté
Déterminant pile ou face, le hasard ou le sort, mon horizon se dessinait
Quand la pièce fut jetée, tombant sans choisir son côté
Pour chaque versant le revers de la médaille affichait une valeur sous estimée
Le Cours de l'Histoire
Ecrit par Alex Biol, Eric Waguet et Guillaume Basile
composé par Reynald Litaudon, arrangé par Broussaï

Les pages s'écrivent à chacun de nos pas
On se demande parfois où l'on va
Y aurait-il une alternative au déroulement des choses ?
Si l'on ose, la question se pose

Tout ce que l'on a, on ne nous l'a pas donné
Il a fallu se battre pour aller le chercher
Le peu que l'on a si on veut le garder
Il faudra nous battre pour le conserver

Par le passé des hommes ont eu l'audace de s'élever
Devenir la voix du peuple contre l'autorité
Martin Luther King nous a guidés
Pour voir enfin les valeurs humaines progresserI

ls ont changé le cours de l'Histoire
Ils ont ouvert la voie, à nous de marcher sur leurs traces
Ils ont changé le cours de l'Histoire
Un hommage avant que le souvenir ne s'efface
Les rébellions sont moteurs d'évolution
Poing levé pour apporter une nouvelle vision
Changer le cours de l'Histoire

J’ai crié, demandé qu’ils arrêtent de tirer
Supplié, les choses ne pouvaient plus qu’empirer
Mon pays est touché, mon âme en est peinée
Jusqu’où la vengeance va-t-elle nous entraîner ?
En premier : identifie le mal qui te ronge
En second : trouve en toi la ressource qui l’éponge
L’Histoire s’écrit aujourd’hui, pas à pas, jour après jour
Et aujourd’hui, c’est bien toi qui en dessine les contours
Ceux qui, demain feront le cours de l’Histoire
Qu’elle soit tissée de peurs ou d’espoirs
J’aime à croire qu’il n’est pas trop tard
Que la force et l’envie sauront se faire entrevoir

Quand nos droits et nos acquis subissent des régressions
Combien choisissent de se lever pour surpasser leur condition,
Qui sera le battement d’ailes, le pionnier de l’action,
Instigateur volontaire de l’effet papillon ?

Rappelles toi cette image gravée à jamais dans nos consciences
Cet étudiant chinois face à une colonne de chars qui avance
Place Tien An Men, le courage au prix de sa vie
Se dressa seul contre l’ordre établi

De Gandhi à Mandela soufflant la désobéissance
De Jean Moulin à Guevara célèbres pour leur Résistance
Insoumis, les héros d'antan ont révélé nos trajectoires
Leurs combats resteront toujours inscrits dans nos mémoires

Et maintenant, quelle sera la suite du déroulement des choses
Oserait-on prendre des risques, s'impliquer pour une cause ?
L'opposition ou la fuite, sont les options dont on dispose
N’est-ce pas sur l'engagement collectif, que notre avenir repose ?

Refuser qu’on nous impose un destin
Détacher la laisse qui nous retient
Serions nous capables d’être les gardiens
Actifs des principes que l’on soutient

Si la clef ne résidait pas en un seul homme
Qui miraculeusement changerait la donne
Mais en une foule d'acteurs des temps modernes
Sur ces pointillés, le livre se referme...
Si on pouvait, changer le cours de l'Histoire
En cavale
Ecrit par Alex Biol et Eric Waguet,
composé par Reynald Litaudon,
arrangé par BROUSSAÏ

Je traverse les terres arides de l’Ouest au galop
Mon fidèle destrier frappe le sol de ses sabots
Compagnon intrépide pour un cavalier noir au chapeau
Colt à la ceinture, je dégainerai s’il le faut

Dans cet univers impitoyable où règne la loi du plus fort
Sous son soleil implacable, on ne redoute plus que la mort
Bienvenue au Texas, Dallas version internationale
Pour une poignée de dollars, une nouvelle attitude s’installe
Ici on s’exprime et on parle avec son arsenal
Buffalo Bill comme héros, Smith & Wesson en guide familial

Ma course vers l’inconnu me mène à une ville fantôme
La rue est déserte, et ça sent le Mal qui rôde
Je pousse les portes d’un saloon pour y passer la nuit
Je ne suis pas d’ici, tout le monde me regarde et se méfie
Une voix grave traverse la pièce et me transperce de honte
Un vieil ennemi à qui je n’ai pas encore réglé son compte
A l’aube nous combattrons, en duel sur le parvis
J’ai mon honneur à défendre, alors je relèverai le défi

Dans les Ranchs délabrés des villes austères,
les futurs John Wayne ont peu de repères
Et pensent que le respect s’acquiert avec du bling-bling et avec des revolvers
Alors les jeunes vaqueros veulent aussi leur conquête de l’ouest
Une ruée vers l’or qui s’étend au nord, au sud et à l’est
Seulement la chevauchée fantastique n’a rien de céleste
Galoper au côté de la violence, c’est courir vers un dessein funeste

Les vautours planent et attendent qu’il soit l’heure
Mon adversaire tremble, je sens d’ici sa sueur
Je ne rate jamais ma cible et ne connais pas la peur
Sa faiblesse est lisible, j’écraserai ce malfaiteur

On entend au loin, arriver la cavalerie
Mais cela ne sert à rien, le destin est écrit
Les coups de feu retentissent, je m’effondre moi aussi
Je me suis fait justice, mais à quel prix ?

Arrivé sur son cheval blanc, sur les traces de piètres brigands
Le shérif croit être le Bon en chassant la Brute et le Truand
Suit son tempérament, œil pour œil, dent pour dent
L’humeur très versatile variant pour un butin gourmand
Paw ! Paw ! De Kansas City à nos citadelles
Paw ! Paw ! Prison-pendaison comme seul remède
Paw ! Paw ! Bandits et Indiens sur la corde raide
Ici les faibles tombent de la selle, c’est le pouvoir au plus cruel

Dans ce Far West, nous sommes tous en cavale
Aussi rapides qu’un cheval, les cow-boys colportent leur idéal
Mais personne ne court plus vite que les balles
Une trainée de poudre propage les valeurs d’un nouveau western mondial
Sortilège
Ecrit par Eric Waguet
composé par Reynald Litaudon
arrangé par BROUSSAÏ

Je me suis éveillé, allongé sur le dos
Autour de moi, des stèles, des colonnes, des vitraux
Drapé de blanc, je dois reprendre le flambeau
Première étape sur le chemin des rites ancestraux

La foule se presse pour accueillir la bonne nouvelle
Ils implorent l’ange-gardien de me garder sous son aile
L’heure venue tous réunis dans cette chapelle
On sonne les cloches, l’arrivée d’un nouveau fidèle

Au moment où l’eau bénite m’a coulé sur le front
Je suis entré sous sa divine protection
Je n’étais alors, encore qu’un nourrisson
Si j’avais pu choisir, aurais-je pris cette décision ?

Trop de larmes

Avec le temps, je me suis mis à étudier
Et découvert ce que je n’aurais pu imaginer
L’Histoire m’a ouvert les yeux sur la réalité
Mes croyances ont alors profondément changé

Sortilège, la légende a fini par diviser le monde
Plonger les païens dans le royaume de l’ombre
Nous sommes les héritiers d’un passé bien sombre
Qui a enfoui la Vertu loin sous les décombres

Trop de larmes

Et dans bien des lieux, la guerre sainte fait rage
Mais il parait que c’est la main de Dieu qui dirige ces carnages
Ainsi on a substitué la conquête au partage
Et effacé de nos mémoires la parole des Sages

Je n’ai plus besoin de me répondre de qui que ce soit
Pour croire en Nous, en l’Amour, avoir Foi
En toutes ces choses que l’on ne contrôle pas
Mais qui pourtant volent à notre secours, parfois.


Il y a tant de portes à pousser
Tant de mystères à percer
Le chemin est long pour trouver la clef

Trop de larmes ont été versées
Au nom de leur Spiritualité
Trop de sang a coulé
Sur les pages des livres sacrés
Cosmopolite
Ecrit par Eric Waguet, Alex Biol, Hakim Méridja et Aurélien Zohou,
composé par Eric Waguet, arrangé par Broussaï

Enclavé pour un quartier ou pour une confession
Déchiré par une culture ou par ses convictions
Cloisonné par ses origines et ses traditions
Arrachons les étiquettes de la division

Les lésions peuvent encore être soignées
Sans crainte accepter les autres d’à côté
Tant de choses à partager
Plus de question de race quand on est mélangé

Notre livre se rédige sur notre expérience
Les pages se tournent, de la méfiance à la tolérance
L’ouvrage de la vie comporte des feuillets multiples
Oublions les mauvaises lignes pour écrire de nouveaux chapitres

Quand je pose mes mains sur ta peau, j’ai le sentiment d’être ailleurs
Dites moi qui en est la cause
Le métissage des corps entraînent souvent des rancœurs
Comme si la couleur était signe de foi
Faiblesse, faiblesse, pour ces raisons je sonne le glas
Bassesses, bassesses, ne nous prenez plus pour des rats
Qu’on me laisse, qu’on me laisse vivre ma vie en coup d’éclat
Pour ces raisons, je sonne le glas
Non ne baisse pas les bras
Allouali, allouali allouali ahbeusse terien tourra téhrasse
Relève la tête et réveille-toi


Ça fait un moment qu’on avance tête baissée
On a vu nos limites sans cesse repoussées
Depuis que les caravelles ont traversé les mers
Aujourd'hui on navigue dans le système solaire

Pourtant il semblerait que dans cette course effrénée
On ait oublié d’apprendre à se parler
Tirer les leçons des erreurs du passé
Et retrouver la lumière dans notre obscurité

Même si la route est longue pour mieux se comprendre
Laissons en chemin nos peurs dans ces méandres
Que le verbe « coexister » puisse renaître de ses cendres


Mais tu sais ça ne sera pas facile
Face à l’inconnu, beaucoup ici ne sont pas tranquilles
Ça n’excuse personne mais vois la connaissance vacille
Le système nous dicte toujours la peur du voisin
Dis-moi qui en profite, qui en a fait son gagne-pain
Opinion, religion, tout ne tient qu’à un fil
A la première intrusion, la rancœur se réanime
Ouvrons nos horizons afin que l’ignorance décline
Pour ne pas que ça s’envenime
C’est dur de se comprendre mais on trouve toujours les mots
Ou juste un sourire, une entraide, un micro
Broussaï, Bouchkour, Komlan partagent ces idéaux/ ne lâcheront pas le morceau

Il faudra qu’on apprenne à vivre ensemble
Jaune, black, blanc, beur ces couleurs nous ressemblent
Si on veut se comprendre n’attendons pas que la Terre tremble
Le métissage révèle la saveur des mélanges
Marché de la Tentation
Ecrit par Alex Biol
composé par Reynald Litaudon
arrangé par BROUSSAÏ

Au marché de la tentation, les décors subliment nos illusions
Quand les lumières éblouissent nos réflexions
Les rêves renaissent sur les étals des rayons

Aujourd’hui samedi c’est le grand déballage,
tout le monde est là, c’est la fête des soldes au centre commercial
Bain de foule obligatoire, l’excitation est palpable,
sur le parking en caddies les fidèles paradent
A l’entrée du magasin, les belles hôtesses accueillent et la sécu est sur son 31
Deux noirs et un maghrébin, pour dissuader,
trois anciens du quartier comme ange gardien
Personne ne veut être recalé,
dans la boutique en vitrine les appâts sont étudiés pour t’attirer, pour te faire craquer
Les habitués sont déjà de l’autre côté, avantagés par la carte de fidélité
Si tu n’es pas un familier, sois bien sapé
et je te conseille d’être bien accompagné pour rentrer

Avec l’âme d’un Champion, les portillons sont derrière moi
Leclerc des néons sont là pour flasher les plus narquois
Comme au Grand Casino on mise quand on fait son choix
A chaque Carrefour l’envie trace une nouvelle voie
Après le déploiement de masse, le repérage s’effectuant
Les Leader façonnent leurs Atac jusqu’au dernier moment
Les avantages désirés suscitent de nombreux déplacements
Déterminés, discrets et souples comme les tiges des blés Auchan

Même en sachant, à force d’être sollicités, par tant d’attractions
Les plus réticents ne peuvent plus résister à cette illustre séduction
Et si dans la quête, on ne trouve pas le bon modèle en exposition
Le vendeur de la semaine dénichera dans la réserve de nouveaux stocks en provision
En libre service, y’en a pour tous les goûts
Le client est roi mais chaque course a un coût
Calcul des bénéfices, qu’est ce qu’on gagne, qu’est ce qu’on perd
C’est ça le business quand on veut faire des affaires
Tarif des sacrifices, les vices se payent à la caisse
Finis les regrets pour l’éthique que l’on transgresse
Le prix d’un caprice, juste un instant de plaisir
Et combien de temps encore à se mentir ?
À la dérive
Ecrit par Eric Waguet et Alex Biol
composé par Eric Waguet
arrangé par BROUSSAÏ

Depuis des décennies, on nous a pourtant prévenus
Les actes devaient remplacer les belles phrases
Mais on a fait comme si on n’avait rien entendu
Une seule goutte d'eau pouvait faire déborder le vase
Nos ancêtres nous avaient pourtant prévenus
Que la nature finirait par reprendre le dessus

Nous avançons toutes voiles dehors, regards tournés vers l’horizon
Maintenant le cap vers le Nord, en quête de réponses à nos questions
On se demande encore, comment les flots ont emporté une si vaste civilisation
Laissant derrière notre sort, à la merci des lames de fond

La Terre chauffe, de l’équateur aux pôles. La Terre chauffe, dans l’œil des cyclones
La Terre chauffe, on a tous joué notre rôle, Et on a perdu le contrôle, on a perdu le contrôle

La Terre chauffe, de l’équateur aux pôles. La Terre chauffe, dans l’œil des cyclones
La Terre chauffe, on a tous joué notre rôle. Depuis que nos vanités ont entièrement détruit la couche d’ozone

Comme une goutte d’eau dans l’océan
Nos ancêtres essayaient de se faire entendre en se rassemblant
Derrière, une rivière de manifestants,
En face les décideurs imperméables à tous ces courants
Le devenir collectif a été plongé dans le siphon des intérêts personnels
Tourbillon évité si nous avions mesuré l’impact de nos agissements individuels
Aujourd’hui on sait bien que c’est trop tard,
on éponge les erreurs passées avec la honte de son reflet dans le miroir
Nos anciennes montagnes, des îles provisoires accueillent sous la chaleur,
les derniers survivants de ce purgatoire
Les élites en haut, les autres en bas derrière les remparts,
quand le sol gronde, chaque vague peut devenir un cauchemar
Le ciel était bleu, il est maintenant sombre et noir,
les vents, les pluies acides noient ce qu’il reste de notre territoire

Quelques milliers de rescapés sur 10 milliards mais où sont mes proches les gens que j’aimais
Naufragés entassés sur les sommets, je dois partir sur d’autres terres pour les retrouver
Naviguer sur l’océan boueux, éviter le couloir des tropiques, ses tsunamis et ses rayons solaires barbares
L’Himalaya nouveau pays émergé des cieux, là bas pourrait-on reconstruire un nouvel espoir ?

Sur ce rafiot de fortune, nos âmes se perdent à la dérive
Tel le Radeau de la Méduse, qui cherche vainement à regagner la rive
Avant la fonte des glaces, jadis en eaux douces on voguait tranquille
Mais l’Histoire a laissé place à un soleil qui brûle plus qu’il ne brille

Mais comment, en est-on arrivé là ? Mais comment, sortirons-nous de ce faux pas ?
Mais comment, sommes-nous tombés si bas ? Pour que la soif de notre espèce ait finalement sonné le glas

Il paraît que tout a commencé par une vague, Venue du large, des profondeurs abyssales
Comme un signe qu’on lirait dans une boule de cristal, Mais personne n’a écouté le signal d’alarme

Plutôt que de faire machine arrière, nous sommes allés plus loin, Sans changer les habitudes de notre quotidien
Jusqu’à ce qu’il ne reste que l’éternel va et vient, Ainsi l’eau devint le commencement et la fin
Funambule
Ecrit par Alex Biol
composé par Mickaël Govindin,
arrangé par BROUSSAÏ

Tous funambules en équilibre sur le fil de la vie
Le moindre écart c’est la sortie de route, on quitte le circuit
S'affranchir des acquis, les intentions seront décisives
Des choix existentiels, de nouvelles perspectives

Du bout des doigts on aimerait toucher le ciel
Avec facilité sans jamais se brûler les ailes
Pouvoir posséder l’infini et ses étoiles
Juste pour se vanter de les détenir dans sa toile
Sans réel besoin on court toujours après ce que l’on n’a pas
Sans se rendre compte déjà de la chance de l’avoir près de soi
Dans cette fuite du temps à rattraper on poursuit le bonheur
Illusoire si l'on ne cherche pas à le partager avec l'âme sœur

Parfois la lumière jaillit, tous attirés par un phare dans la nuit
Croire que tout nous est permis, les désirs exaucés comme par magie
Quand la réalité s’inspire de l’imaginaire, que l'on danse avec la plus belle des cavalières
Un état de grâce trop souvent éphémère, disparaît comme il est venu en un éclair
Tout ce qui brille n’est pas d’or
Le carrosse redevient citrouille une fois encore
Le cœur qui bat, des marques indélébiles sur le corps
Laissant les souvenirs comme unique trésor

Perdre ses rêves et faire semblant d’être heureux
En fermant les yeux, il parait qu’on vivra mieux
Les joies parfois s’enlisent dans les peines de nos âmes
Juste besoin d’une étincelle pour faire renaître la flamme
Tenir dans nos mains tous ces sentiments insaisissables
Les émotions s’écoulent entre nos doigts comme des grains de sables
On croit pouvoir contrôler totalement nos destinées
Mais comment contenir la foudre quand elle frappe à nos pieds ?
Bouche à Oreille
Ecrit par Alex Biol
composé par Alex Biol
arrangé par BROUSSAÏ

Par le bouche à oreille / Diffuse à merveille
Tel un rayon de soleil / Faire briller la musique universelle

Chacun sa méthode pour répandre le son
Nos modèles nous ont enseigné la meilleure des façons
Rencontrer pour échanger : réflexions et sensations
Partager comme la plus belle des leçons
De salles en festivals, de concert en concerts
L’énergie dégagée nous libère
Chaque danse, chaque sourire est le plus fastueux des salaires

Comme une chute libre c'est une recherche d'émotions / Pour laquelle,
Depuis tout petit, je ressens une vocation / Qui m'appelle
Prendre de l'altitude, la tension est vive
Une nouvelle fois je vais flirter avec le vide

Les chemins de la gloire pour se perdre au milieu
Plutôt bifurquer sur les sentiers sinueux
Aucune fusée ne nous emmènera sur la lune
On montera toutes les marches une par une
Entre la Terre et le Ciel, pas d'ascenseur menant au dernier étage
Nous, on a pris l'escalier en courant comme des pirates à l'abordage

Aujourd'hui ma plus grande liberté, c'est de pouvoir dire ce que je pense
Sans avoir la crainte de froisser, tous ceux qui marchent dans le même sens
Des propos qui dérangent en interférence
Faudrait-il rentrer dans le moule pour faire de l'audience ?

Non je n’enfilerai pas leur costume
Ce n’est pas ma taille, mon format, mes habitudes
Je ne travestirai pas ma plume
Restons authentiques et subversifs, telle est notre coutume
Ne pas s’enfermer derrière la censure
Alternatifs et libres c’est notre signature
On s’envolera par-dessus leur clôture
Je veux donner des ailes et une âme à notre aventure

Ce qui me porte ce n'est pas vraiment l'ambition
Mais le plaisir de voir les interactions
On vous propose d'embarquer sur notre navire
Il nous reste tant de distance à parcourir
The Slave of Yourself
Ecrit par Eric Waguet
composé par Mickaël Govindin
arrangé par BROUSSAÏ

Everyone should make their own decisions
Have no fear of being different
We all try to reach one destination
Life is a personal progression

Every day they blind you with their mirages
But we've learned to read between the lines
You know the book has many pages
We know how to recognize the signs

Resist mental manipulation
And find your own direction
If your choices are guided by meditation
You'll avoid the lure of temptation

Don't be the slave of yourself
That's the way you need to find
You've got to free your mind

There are so many pitfalls
Which make you lose control
If you drown your sorrows in a bottle
Your hopes will go up in smoke

Why do we need to chain ourselves
when we are free to escape ?
Why do we need to chain ourselves
When we can open the cage ?

Emancipate your mind from addiction
Tricks don't help to become someone
Believe in yourself no hesitation
That’s the key to liberation

Inside of us there are borders
That we can learn to cross
If we look for the answers
Will we find the road to be righteous ?

Don't be the slave of yourself
That's the way we need to find
You've got to free your mind